Les deux Suisses héros de la finale de la Coupe du monde de jumping.
TRIOMPHE: Beat Maendli est le deuxième Suisse à s’imposer en finale de la Coupe du monde, après Markus Fuchs, en 2001.
Roger Federer n’est pas le seul athlète suisse capable d’épater les Américains. Le Schaffhousois Beat Maendli (37 ans), le Jurassien Steve Guerdat (25 ans) et leur merveilleux compagnon à quatre jambes de onze ans l’ont prouvé dans la capitale du jeu. En selle sur Idéo du Thot , hongre bai de selle français, Maendli a gagné de haute lutte la Coupe du monde de saut. Il a devancé l’Allemand Daniel Deusser. Associé à Trésor , un mâle bai de race belge, Guerdat a terminé troisième ex-aequo avec Markus Beerbaum après avoir flirté avec le succès.
Au fil d’une carrière riche en performances de premier ordre, notamment une médaille d’argent par équipes aux Jeux olympiques de Sydney en 2000, Maendli n’était jamais monté si haut: «C’est ma première victoire dans une épreuve de ce niveau. Je suis fier d’être le deuxième Suisse à remporter cette compétition.» On se souvient, en effet, que Markus Fuchs s’était adjugé le prestigieux trophée en 2001 à Göteborg avec Tinka’s Boy.
La décision s’est faite dans une ambiance de forte intensité dramatique: Maendli et Idéo du Thot ont terminé deuxièmes de la dernière épreuve. De son côté, la favorite Meredith Michaels-Beerbaum a été victime d’une chute au moment crucial.
Steve Guerdat, lui non plus, n’est pas passé loin du succès. A égalité avec la cavalière américano-allemande, le Jurassien a concédé deux fautes sur le dernier parcours et il a rétrogradé à la 3e place. «Je ne m’explique pas ces erreurs, indique Guerdat. La fatigue, l’accumulation de stress, probablement. N’empêche que cette troisième place tient du petit miracle. Qui aurait dit, il y a six mois, que j’allais participer pour la 2e fois de ma carrière à la finale de la Coupe du monde!»
La trajectoire du cavalier romand au fil de ces deux dernières années a été scabreuse. Exilé volontaire en Hollande chez le champion et avant tout marchand de chevaux Jean Tops, Steve a vécu des jours formidables. Mais la situation s’est retournée quand le Batave a vendu les meilleures montures dont bénéficiait le Jurassien. Steve lâchait alors Tops et ralliait les écuries d’un riche Ukrainien. L’association fut éphémère, parce que le «patron» entendait que le petit suisse renonce à son passeport helvétique et défende les couleurs de l’Ukraine. Faute de partenaire de classe, Guerdat a dégringolé dans le classement mondial.
Coup de pouce de Piaget
Et puis, Yves G. Piaget, président de la firme de haute horlogerie Piaget SA, est arrivé, en homme de cheval avisé et en ami de la famille Guerdat (Bassecourt). Le Genevois décide d’investir en faveur de Steve. Les résultats suivent. Notamment, une victoire formidable en décembre dernier dans la manche de Coupe du monde de Genève.