L’édition du trentième anniversaire de la Coupe du monde bordelaise s’est jouée sur une ligne infernale. Celle qui conduisait d’un oxer bleu et blanc au triple. Une affaire très technique qui a pris la tête des cavaliers. Elle en a éliminé près des trois-quarts dans la première manche et c’est sur ce même passage que s’est décidée la victoire dans le barrage.
Décryptage. Le saut d’obstacles n’est pas qu’une affaire de « sauts » mais aussi de « distances ». Celles qui séparent les obstacles entre eux. C’est souvent là que tout se joue car si le cheval arrive trop près, il n’a pas assez d’espace pour passer ses genoux et c’est la faute d’antérieurs. S’il arrive trop loin, il ne peut pas couvrir l’obstacle et c’est la faute de postérieurs. Le chef de piste allemand, Frank Rothenberger avait amplifié le problème en construisant son triple à 18,60m d’un gros oxer. 18,60m, cela veut dire, traduit en cheval, quatre grandes foulées ou cinq petites. Un casse-tête responsable de l’essentiel des fautes qui a écarté 31 des 40 partants. Oh, bien sûr, il a y bien eu des originaux comme Thomas Frühmann et The Sixth Sense qui ont fauté sur le plus petit obstacle du parcours, un vertical aux couleurs d’Equidia ou encore le Hollandais Albert Zoer et Sam qui ont attendu le dernier obstacle, l’oxer aux couleurs de Rolex, pour s’auto-éliminer ! Les autres ont presque tous été victimes de l’un des quatre obstacles de cette « fichue ligne ».
Ce public enthousiaste aurait bien sûr préféré applaudir une victoire française comme en 2007 ; il a toutefois apprécié la belle prestation de Patrice Delaveau, meilleur Tricolore avec une Katchina Mail en pleine progression, mais qui « manque encore d’expérience pour aller vite dans un barrage ; ce n’était que sa première Coupe du monde et vu son aisance dans la première manche, j’ai toutes les raisons d’être optimiste pour la suite de sa carrière. » Il y a aussi de belles histoires qui naissent à Bordeaux.