Déjà brillant vendredi, Steve Guerdat, montant Innovation, a encore réussi son dimanche au CSIO de Saint-Gall. Avec l'équipe nationale, il a enlevé la deuxième place du Grand Prix des Nations.
Steve Guerdat apporte sa pierre à l'édifice
CSIO de Saint-Gall La suisse deuxième des Nations. L'Eire l'emporte
L'Eire a remporté le Prix des Nations du CSIO de Suisse à Saint-Gall, troisième manche de la Superligue. Les champions d'Europe en titre de sauts d'obstacles ont devancé la Suisse au terme d'un barrage où elle a été trahie par son leader Markus Fuchs. La suisse n'est peut être pas membre de la Superligue, mais elle a prouvé à Saint-Gall qu'elle n'avait rien à envier aux meilleures nations.
Autorisée à disputer cette troisième manche en tant qu'organisateur, l'équipe composée de Markus Fuchs/Tinka's Boy, Beat Mändli/Pozitano Willi Melliger/Gold du Talus et Steve Guerdat/Innovation n'a pas manqué son unique confrontation avec l'élite continentale avant les championnats d'Europe. A Donaueschingen, à la fin août, les Suisses seront bel et bien des candidats à une médaille, dix mois après l'échec des Mondiaux de Jerez.
Sans la contre-performance de son leader Markus Fuchs, la Suisse aurait pourtant pu prétendre à mieux. Dans son jardin, le numéro 2 mondial a en effet rendu une copie indigne de son rang au sein d'un quatuor helvétique où Willi Melliger a été l'unique cavalier à réussir un double sans-faute. L'ancien vainqueur de la coupe du monde (2001) a essuyé un double refus de la part de son étalon hollandais lors de la première manche avant de renoncer lors de la seconde, après avoir commis deux fautes en début de parcours.
Le Jurassien marque de précieux points
Melliger parfait (0+0) et Fuchs en retrait (élimination + abandon), Beat Mändli (0+4) mais surtout Steve Guerdat (4+4) ont apporté leur pierre à l'édifice. Le jurassien (agé de 21 ans, qui a sans doute marqué de précieux points en vue de la sélection suisse pour Donaueschingen, a donné l'impression de bien maîtriser la situation pour son premier Prix des Nations disputé en Suisse. Le cavalier de Bassecourt a pourtant commis une perche sur un oxer lors de la première manche avant de mal négocier une double combinaison lors de la seconde.
Et lucide avec ça
Pour Steve Guerdat, le week-end s'est terminé comme il avait commencé, sur une performance de premier choix. Pour le 5e Prix des Nations de sa carrière - mais le premier d'une telle importance -, le Jurassien, benjamin de l'épreuve, a encore une fois fait preuve d'une épatante maîtrise.avec 2 tours bouclés à 4 points, ils'est révélé parfaitement à la hauteur des espoirs placés en lui, démontrant qu'il sait aussi résister à la pression.
Son analyse: "J'étais troisième à partir, sachant que Willy Melliger et Beat Maendli avaient réalisé d'excellents parcours avant moi.Ca aide. en plus, j'ai confiance en ma jument, elle saute de mieux en mieux, je n'étais donc pas vraiment nerveux." Pas plus compliqué que cela... et pourtant pas évident du tout vu de l'extérieur: en Suisse, devant environ 15000 personnes, et surtout après le couac de Markus Fuchs et Tinka's boy en première manche. Il fallait avoir les nerfs!
Mais pour lui, les choses semblent naturelles. Tout comme ses réponses lors qu'on lui parle des championnats d'Europe: "Pour le moment, je ne veux pas me fixer là-dessus. J'ai fait 2 fois 4 points ici, c'est bien, mais j'aurais aussi pu éviter mes fautes, je n'ai pas décroché la lune! Il faut garder les pieds sur terre, j'ai encore tout à prouver. Ce que je sais, c'est que j'ai la chance de monter des chevaux exceptionnels. Avec IsovlasLataro, Innovation et IsovlasSocrates, qui n'a que huit ans, j'ai actuellement trois chevaux de Grand Prix. Pour le reste, qui vivra verra!" Une belle lucidité de la part de Steve, qui n'en reste pas moins déterminé et conscient que des places sont à prendre dans l'équipe première. Le week-end prochain, le jeune Jurassien concourra à Wiesbaden, puis Cannes, pour se rendre ensuite au fameux concours d'Aix-la Chapelle, autre étape de la Superligue où il représentera la Suisse.
Gagons que d'ici là il aura troqué la veste empruntée à son père contre une neuve, qu'il devrait encore porter à de nombreuses occasions: "Je n'avais pas de veste rouge, la tenue officielle de l'équipe de suisse. J'ai donc emprunté celle que mon père portait aux JO de Séoul. Les épaules étaient un peu larges, les manches trop courtes, mais c'est allé quand même", commentait en riant le longiligne talent vadais. (chg)