Textes: Alban Poudret
Photo: Keystone |
Le jeudi, dans la chasse, épreuve délicate à négocier, où il y a souvent plus à perdre qu’à gagner, c’est Beat Mändli qui lança l’équipe vers les sommets, en signant un tour de rêve, tout de légèreté, de précision et d’harmonie. La grande classe ! 3e derrière le Danois Thomas Velin et son fabuleux étalon S.F.Carnute, qui allaient disparaître prématurément le lendemain (trois fautes dans le triple) et Ehning, le Gruyérien d’adoption était gagnant sur tous les tableaux. Steve Guerdat était sans faute aussi, mais il avait joué la sécurité. Pour l’équipe, qui ne rêvait pas encore de médaille, mais voulait à tout prix se qualifier pour Athènes. « Je suis 2 secondes trop lent, à 84 secondes, c’était jouable sur le plan individuel », regrettait le jeune Jurassien. Il ne croyait pas si bien dire. 2 secondes, 1pt, c’est exactement ce qui allait lui manquer le dimanche pour l’or. Quelle vista ! Markus Fuchs avait pris quelques risques, mais deux fautes reléguaient Tinka’s boy assez loin. Quant à Willi Melliger, il avait rempli son rôle, avec Gold du Talus, peu rompu à ce genre d’exercice (une faute, mais le moins de temps).
Le lendemain, Melliger ouvrait les feux et son tour se transforma en parcours du combattant : une faute sur l’oxer 6 (l’Audi, déjà !), un refus sur le premier bidet, en entrée de triple, une faute sur le second bidet… Et quatre fautes au second passage. Gold du Talus a toujours une aversion pour l’eau, même s’il n’avait plus fait de facéties depuis cet hiver… A retravailler ! Beat Mändli, malgré une petite faute dans le double (« Je n’avais pas encore trouvé le bon rythme, mais Pozitano a très bien sauté »), et Steve Guerdat, sans faute, effacèrent heureusement ce lourd score et Markus Fuchs limita la casse à 8 pts.
L’après-midi, après la nouvelle contre-performance de Melliger, Mändli et Guerdat Jr tournèrent sans faute. Le jeune Jurassien était le héros du jour puisque sur son immense Tepic la Silla, impressionnant d’aisance, il signait un des deux seuls double sans-faute, avec celui de l’Irlandais Kevin Babington sur Carling King.Markus Fuchs n’avait plus qu’à conclure. Pour le bronze, il avait droit à deux fautes. Il n’en fit qu’une, toujours sur ce satané oxer Audi. L’essentiel était sauf ! Avec son jeune Galet d’Auzey, le vétéran français Michel Robert renversa aussi une barre en début de parcours et, à la seconde, la Suisse aurait dépassé la France. Mais il ne fit pas cette faute, le styliste Rhônalpin ! L’Allemagne de MM Beerbaum, Becker, Ehning et Ahlmann, était quant à elle inatteignable…