Steve Guerdat ne va pas courir deux lièvres à la fois...Vérone n'est pas seulement une étape Coupe du monde sur le chemin de Las Vegas, pour le Jurassien c'est une chance, la dernière, de se qualifier pour la finale du top 10. Sa première!
Alban Poudret - le 08 novembre 2008
Le Matin Dimanche
Il reste zen, comme à son habitude, mais au fond de lui, Steve Guerdat sait bien qu'il joue gros cet après-midi dans le Grand Prix de Vérone. En point de mire, le Romand n'aura pas seulement la finale de la Coupe du monde Rolex FEI 2008-09, mais encore une place en finale du Top-10 mondial, le 28 novembre à Bruxelles. Et si la route menant à Las Vegas, mi-avril, est encore longue, la voie pour le top 10 s'arrête ici, puisque les comptes seront faits au soir de ce Grand Prix.
Fin de saison chargée
«Ce serait fabuleux, bien sûr de monter le top 10, mais je n'y pense pas trop. Je n'y comptais pas pour cette année; je bâtis mon écurie progressivement et je ne veux rien forcer, mais si la récompense tombait déjà cette fois-ci, tant mieux», avoue calmement Steve Guerdat, victorieux du GP de Lyon dimanche dernier, 12e au classement, 9e même virtuellement pour le top 10 (lire ci-contre). Le Suisse sait que représenter son pays dans cette prestigieuse finale, comme Markus Fuchs et Beat Mändli l'ont fait avant lui, offre forcément une aura médiatique et un beau défi sportif. Mais, d'un autre côté, il n'ignore pas que la fin de saison sera chargée, avec d'autres événements de taille, «à commencer par Genève, qui me motive plus que tout autre concours, et aussi Stuttgart et Londres» et que les bons chevaux que lui confient Yves G. Piaget auront déjà de quoi... fers.
Ici à Vérone, il a du reste monté les deux grosses épreuves comptant pour le classement mondial sans trop penser à cette hypothétique qualification, mais en grignotant encore quelques points. Vendredi soir, il a fait un tour tranquille avec «Jalisca Solier», sans-faute avec aisance mais 10e au chrono.
Deux fautes au barrage
Et hier, Guerdat a laissé son olympique jument au repos («deux échauffements au paddock, un le matin, l'autre le soir, rien de spécial»), montant alors «Kador du Valon», 7e de la grosse épreuve. Ce facétieux hongre français (par «Quidam de Revel») a très bien sauté au tour initial, très délicat, avant de faire deux fautes au barrage. «Il s'était peut-être trop donné au tour initial, il était un peu vide au barrage», résumera Guerdat.
L'essentiel, c'est ce Grand Prix. Steve Guerdat ne va pas courir deux lièvres à la fois, il cherchera tranquillement le sans-faute, synonyme de qualification pour le top 10, c'est sûr. Il lui faudra du sang-froid, mais c'est un de ses atouts. En championnat, aux JO et dans les Prix des Nations, ne monte-t-il pas volontiers comme dernier de son équipe, quand la pression est à son maximum?