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Textes: Alban Poudret |
La Nouvelle Vague
En Christian Ahlmann, la grande Allemagne, souveraine, tient un champion –surprise, mais un vrai champion, à la monte en or. Et en Steve Guerdat, qui cède le titre pour 0,99 pt, la Suisse tient une nouvelle étoile, le grand talent de sa génération « Il a une classe et un sang-froid exceptionnels, il soigne et maîtrise les moindres petits détails », ont dit de concert Ludger Beerbaum et les autres.
Ces Championnats ont du reste surfé sur la nouvelle vague, avec 9 néophytes parmi les 23 finalistes individuels en lice le dimanche et sutout 8 cavaliers au-dessous de 30 ans. Et, parmi ces « jeunets », Christian Ahlmann (1er) Markus Ehning (3e), Malin Baryard (5e) et Steve Guerdat (6e), tous dans la même faute – et le même point – on l’a dit. Tous auraient mérité une médaille, mais on les retrouvera encore souvent. Pour eux, l’aventure ne fait que commencer.
Jamais dans l’histoire d’un championnat, on n’avait assisté à une lutte aussi serrée entre les 6 meilleurs, ni même du reste entre les 3 premiers. « Fou », « crazy », « wahnsin », entendait-on partout dans les tribunes ! Le niveau de ce sport ne fait qu’évoluer. Les parcours sont encore plus sélectifs et techniques et pourtant il est encore plus difficile de départager les meilleurs. Que faudra-t-il inventer ? Par équipe, la domination germanique fut plus claire. La France et la Suisse peuvent donc savourer l’argent et le bronze sans réserve. Les Helvètes voulaient une place aux JO d’Athènes, ils ont eu beaucoup plus !
On a le sentiment d’avoir assisté à du tout grand sport. Le seul regret, c’est évidemment que tous ces rebondissements, le côté très coloré et contrasté de cette extraordinaire finale individuelle, ne reflètent pas dans le podium très monolythique et germanique du dimanche, sinon par la victoire du « nouveau ». Là-haut, on aurait aussi aimé voir la silhouette d’une femme, d’une fine Suédoise qui manque encore le podium d’un rien, ou de ce Jurassien de 21 ans qui ose rivaliser avec les plus grands. La présence de l’une ou l’autre aurait encore mieux symbolisé le formidable coup de jeune qu’a pris ce sport sous le soleil de Donaueschingen.