© Georges Cabrera |
Steve Guerdat. Le jeune Jurassien,
vainqueur l’an dernier du Grand Prix Rolex,
est plus motivé que jamais. |
L'an passé, il avait fait sensation le dimanche en devenant le premier Suisse à remporter le Grand Prix Rolex Coupe du monde sur sa petite jument Jalisca Solier. Steve Guerdat signait un retour au premier plan après une période creuse: départ des écuries Tops, perte de ses chevaux de tête et retour en Suisse chez les Notz à Kerzers. «Ça a été dur, j'ai douté mais n'ai jamais pensé arrêter, j'aime trop les chevaux», confie Steve le passionné. Il a dû alors tout reconstruire, avec l'aide et le soutien de ses proches et de son nouveau mécène principal, Yves G. Piaget.
Jalisca Solier rejoint bientôt ses écuries et les succès s'enchaînent en Grand Prix: Schaffhouse, puis Genève et Vigo. Jusqu'à la terrible nouvelle. Atteinte de coliques en mars 2007, elle doit être opérée. La récupération prend du temps. Mais elle retrouve les concours en juillet. «Il n'y a pas de séquelle. Elle est comme avant, se réjouit Steve. Elle reste une sportive de haut niveau et est devenue encore plus précieuse.»
Steve sera de retour à Palexpo la semaine prochaine plus motivé que jamais. «C'est un concours spécial. J'y étais à 16 ans déjà, invité par les organisateurs. Et cette victoire de l'an dernier, devant un public qui m'a porté, reste un magnifique souvenir. Je rêve de rééditer l'exploit mais il faut être réaliste, on ne gagne pas forcément chaque fois.»
Le Jurassien, 3e meilleur Suisse au classement mondial (34e), viendra à Genève avec cinq chevaux dont son autre crack Kador du Valon, avec lequel il a terminé 3e de la finale de la Coupe du monde à Las Vegas. Installé avec 9 chevaux à Rütihof (ZH) dans de somptueuses écuries mises à disposition par Urs Schwarzenbach, il peut envisager l'avenir sereinement. A 25 ans, Steve Guerdat est désormais l'un des meilleurs jeunes cavaliers du monde.
Beaucoup admirent son intelligence, sa lucidité et sa simplicité. Il a aussi une maturité étonnante. Indispensable notamment pour gérer un planning devenu très compliqué pour tout cavalier. «Il y a beaucoup de concours, pas mal d'argent en jeu et il faut savoir faire tourner les chevaux pour les ménager. J'écoute les conseils de Thomas Fuchs, avec qui je m'entraîne une fois par semaine, de son frère Markus et de Beat Mändli. J'organise aussi les déplacements, je fais les réservations d'hôtels et m'occupe des employés. L'ordinateur est devenu indispensable.» Malgré un petit budget d'environ 25 000 francs par an par cheval, il arrive à tourner.